Cela fait longtemps que je souhaite vous parler des nombreux podcasts que j’écoute de manière régulière depuis quelques années.. La radio est vraiment un support que j’adore, malheureusement, je n’ai jamais le temps ou l’occasion d’écouter les émissions qui m’intéressent en direct. C’est là que les podcasts entrent en jeu.. Les écoutant quand bon me semble, en cuisinant, en mangeant, en surfant sur internet, en conduisant, en travaillant, ils sont vraiment adaptés à mes habitudes. Et je suis sûre que ceux d’entre vous qui ne s’y sont pas encore mis ne pourront qu’y succomber une fois qu’ils y auront goûté. D’autant plus que la diversité est vraiment à l’honneur parmi les milliers de podcasts disponibles sur internet.
Parmi les émissions auxquelles je suis abonnée, beaucoup parlent de littérature, d’histoire, de cinéma, d’actualité ou de culture générale. Je pense donc que ça pourrait en intéresser certains ici.. Voici donc ma liste :
(N’oubliez pas que, pour toutes les émissions dont je parle ici, vous pouvez vous-même vous y abonner en cliquant sur le titre de l’émission, puis sur le bouton dédié sur la page de celle-ci. Pour les épisodes les plus anciens, vous ne les recevrez peut-être pas quand vous vous abonnerez à l’émission, mais vous pouvez en général toujours les écouter dans les archives de l’émission. Bonne écoute !)
Chaque jour, François Busnel accueille une personnalité et évoque avec elle sa vie, son parcours, son œuvre, ses combats. La page de l’émission est ici.
Dernièrement, j’ai beaucoup aimé les émissions consacrées à Marceline Loridan-Ivens, cinéaste rescapée du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. L’entretien s’est écoulé durant 5 épisodes (du 16 au 20 avril dernier), et j’ai été particulièrement touchée par le témoignage de cette femme. Son témoignage entrecoupé de ses éclats de rire me suivra longtemps je crois..
Source : © Radio France – 2012
Épisode 1 – Épisode 2 – Épisode 3 – Épisode 4 – Épisode 5
Marceline Rozenberg, fille d’émigrés juifs polonais, a quinze ans quand elle arrive au camp de Birkenau – le camp d’extermination du complexe d’Auschwitz. Elle en sort dix-huit mois plus tard, à la fois affamée de vie et blessée à mort. Elle épouse un beau garçon au nom bien français, le quitte, hante les nuits bleues des caves de Saint-Germain-des-Prés, entre au PC, claque la porte, porte les valises pour le FLN, s’engage pour l’avortement, prend risque sur risque… Rencontre le grand cinéaste Joris Ivens : une histoire d’amour et de cinéma commence. La voilà au Vietnam sous les bombardements, à Pékin pendant la Révolution culturelle… Si les camps de la mort ont empêché Marceline de suivre des études, elle a su apprendre de la vie les leçons essentielles, et en a tiré une oeuvre cinématographique pleine d’audace et de poésie. Actrice pour Jean Rouch, coréalisatrice avec Joris Ivens, réalisatrice de La Petite Prairie aux bouleaux, elle a l’estime indéfectible de la critique et des cinéphiles. Petite, rousse et frisée, Marceline Loridan a tout du lutin – feu follet, trublion, cancre… Même dans le camp de Birkenau, elle fait des pieds de nez au Diable, vole une marmite de soupe, raconte des histoires drôles, se fait des amies « pour la vie » dont Simone Veil. Pas vraiment révolutionnaire, plutôt chahuteuse et dérangeante, Marceline n’a jamais cessé de flirter avec la mort. Son rire a parfois les accents du désespoir ; elle s’amuse du bal zazou qui a précédé son départ pour Auschwitz, évoque le suicide de son frère, hanté par la Shoah au point de se prendre pour un SS, rend hommage à Joris Ivens, l’homme de sa vie dont le corps était » beau comme un vieux chêne « … Dans le récit de vie de Marceline, on ne trouve jamais de regrets, mais une infinie lucidité et une autodérision aussi salutaire que savoureuse. (Source France Inter)
A écouter aussi, la rediffusion d’un ancien entretien de François Busnel avec Raymond Aubrac, résistant lors de la Seconde Guerre Mondiale et décédé le 10 avril dernier. L’entretien se compose de 3 épisodes, et avait été originellement réalisé du 13 au 17 juin 2011.
Source : © Radio France – 2012
Épisode 1 – Épisode 2 – Épisode 3
L’un est un héros de la Résistance, l’autre, un jeune homme engagé dans son temps. Raymond Aubrac, nonagénaire à la curiosité intacte, et Renaud Helfer-Aubrac, trentenaire attentif, parlent de l’engagement, de la politique, de la justice, du conflit israélo-palestinien, de la crise économique. Raymond a vu la barbarie nazie, Renaud, les charniers du Kosovo. Raymond a aidé à la décolonisation du Vietnam, Renaud était en Afghanistan en 2001. Raymond a connu la ségrégation aux États-Unis, Renaud, l’ascension de Barack Obama. Leur conversation est traversée par des personnages, Hô Chi Minh et Massoud, de Gaulle et Sarkozy, et bien sûr Lucie. Pourquoi les idéaux du Conseil national de la Résistance sont-ils remis en cause aujourd’hui ? Comment expliquer la montée d’une intolérance que l’on croyait dépassée depuis les années 30 ? La France n’a-t-elle pas honte d’oublier ses jeunes et d’expulser ses immigrés ? Autant de questions que se posent ces deux esprits inquiets, dans un tête-à-tête humaniste. (Source : France Inter)
Dans un autre genre, l’entretien de François Busnel avec le réalisateur Francis Ford Coppola, diffusé les 4, 5 et 6 avril derniers, était également passionnant.
Source : © Radio France – 2012 / Grégoire Louis
Épisode 1 – Épisode 2 – Épisode 3
Chaque jour, après le repas, laissez-vous porter par l’Histoire avec Jean Lebrun et son invité… Dernièrement, j’ai particulièrement apprécié les émissions sur :
Le permis de conduire :
Source : © Siren-Com – 2012
Émission du 17/04/12
La Corée du Nord :
Source : John Pavelka – 2012
Émission du 11/04/12
Valéry Giscard d’Estaing :
Source : © Radio France – 2012
Émission du 03/04/12
Marie-Antoinette réhabilitée ?
Source : © Andreas Praefcke – 2012
Émission du 27/03/12
Émission que j’ai découverte récemment, les sujets traités sont tout aussi passionnants que dans le cas de l’émission précédente. Dernièrement, j’ai donc apprécié les épisodes suivants :
Madame Royale, survivante de l’Histoire :
Émission du 03/04/12
Le naufrage du Titanic :
Émission du 13/04/12
Le Roi Soleil et Dieu :
Émission du 16/04/12
Ces Français nés dans des maternités SS :
Émission du 19/04/12
- A livre ouvert par Valérie Expert
(France Info, le samedi à 10h45, 12h45, 14h45, 16h45)
« Les libraires, ambassadeurs des livres de qualité, commentent avec passion l’actualité littéraire. » (Source : France Inter) Chaque semaine, Valérie Expert et son équipe de libraires sélectionnent 4 ou 5 livres qui les ont marqués et nous les font partager.
Ces derniers temps, j’y ai noté les titres suivants :
Le fifre d’Eduardo Manet (Éditions Écriture)
La jeune Eva Gonzalès, d’origine espagnole, a 20 ans lorsqu’elle est présentée, en 1869, à Édouard Manet, 37 ans, auteur de ce Déjeuner sur l’herbe qui a fait scandale six ans plus tôt. Elle n’écoute pas les avertissements de son père, feuilletoniste du Siècle, inquiet de la réputation sulfureuse du peintre. Son célèbre Fifre n’est-il pas le portrait d’un de ses fils adultérins ? Convaincue que son talent d’artiste peut éclore grâce à l’appui de Manet, Eva ignore que le peintre Alfred Stevens l’a dépeinte comme « une vraie maja au tempérament de feu, qui ne mesure pas à quel point elle est sensuelle ». Bientôt, elle devient une familière de l’atelier, et l’amante de Manet – mais aussi son élève la plus douée, au désespoir de Berthe Morisot… C’est le début d’une liaison clandestine, orageuse et magnifique, ponctuée de voyages, jusqu’à l’étrange disparition de la jeune femme, en 1872 : elle attend un enfant de cet homme marié qui a horreur du scandale… sauf en peinture. Mariée sans amour, Eva mourra en 1883, alors qu’elle tressait une couronne pour orner la tombe de Manet, décédé six jours avant elle…
Fils d’Eduardo Rafael Gonzalès-Manet, Eduardo Manet met en lumière l’histoire d’une passion méconnue et fait revivre le Paris artistique du Second Empire, où passent les figures de Zola, Monet, Degas, Renoir, Fantin-Latour, Meissonnier, Durand-Ruel…
Villa Diamante de Boris Izaguirre (Presses de la Cité)
Beaux quartiers de Caracas, 1935. Alors qu’Irene et sa soeur Ana Elisa préparent Noël en famille, leur maison est investie et saccagée par la foule qui célèbre la mort du dictateur dont leur père, Alfredo, est partisan. Incapable de surmonter cette humiliation, Alfredo meurt, tandis que sa femme sombre dans une profonde dépression. Les fillettes sont recueillies par leurs voisins, qui rapidement font main basse sur leurs biens. Irene est promise au fils aîné, alors qu’Ana Elisa est cantonnée aux tâches domestiques. C’est tragiquement que celle-ci échappe à sa condition et s’enfuit pour Trinidad. Avec en toile de fond les dictatures militaires de Juan Vicente Gomez et Marco Pérez Jiménez, les combats de la Seconde Guerre mondiale et la corruption politique qui a résulté du choc pétrolier, Villa Diamante dresse le portrait de deux femmes inoubliables.
Melpomène se parfume à l’héliotrope de Michel Augeard (JC Lattès)
Ici, Londres…
Le quotidien de la Résistance au fil des messages personnels.
L’oreille collée à leur poste de TSF, les Français ont, tout au long de la Seconde Guerre mondiale, bravé le diktat allemand pour suivre avec avidité les messages de Radio-Londres. Bien peu, cependant, étaient en mesure de décrypter les phrases mystérieuses annoncées par le rituel « Veuillez écouter d’abord quelques messages personnels ». Seuls les membres des services secrets ou de la Résistance savaient que chacune était porteuse d’une opération spécifique. Identification des agents de la France Libre, parachutage d’hommes ou d’armement, « pick up » de personnalités, actions de sabotage… du printemps de 1941 à la fin de l’automne 1944, près de 50 000 messages personnels passèrent ainsi sur les ondes de la BBC. Emprunté à Verlaine, « Les sanglots longs des violons de l’automne », l’un de ceux qui annonçaient le déclenchement des opérations du débarquement, est resté le plus célèbre. Les centaines de messages retrouvés et patiemment rassemblés par Michel Augeard éclairent de façon inédite le quotidien dramatique et exaltant de la Résistance. Ils ressuscitent des événements parfois oubliés, des icônes de la France combattante comme Pierre Brossolette, Marie-Madeleine Fourcade, le colonel Rémy ou Jean Moulin. Ils évoquent des personnalités aussi diverses que François Mitterrand, le général de Lattre, René Char, Yves Rocard, Jean Nohain ou Jean Gabin et révèlent le rôle capital joué par les Polonais du réseau F2, les corps francs de la Montagne Noire ou la « plastiqueuse à bicyclette ».
Sept femmes contre Edimbourg d’Ely M. Liebow (Baker Street)
Décriées, conspuées, tournées en ridicule par les hommes, tant médecins que professeurs d’université ou étudiants, sept jeunes femmes qui rêvent de devenir. médecins, au milieu du siècle à Edimbourg, se donnent la difficile mission d’ouvrir aux femmes l’accès aux études de médecine en Grande-Bretagne. C’est cette réalité historique qui sert de toile de fond à une enquête menée à un rythme endiablé, mettant en scène notamment celui qui inspira le personnage de Sherlock Holmes : le Dr Joe Bell, qui, par ses fabuleux talents d’observation et de déduction, fait l’admiration de tous ceux qui l’entourent, et notamment de son jeune assistant, un certain Arthur Conan Doyle qui fera de lui plus tard une légende, en le peignant sous les traits de son illustre détective. Né des recherches effectuées par l’auteur pour écrire sa biographie du Dr Bell, ce récit ressemble à s’y méprendre à une aventure de Sherlock Holmes. Meurtres, énigmes, missives anonymes, flèches empoisonnées, émeutes d’étudiants, autant d’éléments qui semblent avoir pour dessein de décourager les jeunes femmes de poursuivre leur projet. Théâtre d’un combat féministe acharné (basé sur des faits réels), et d’une intrigue policière à rebondissements, la ville d’Edimbourg est un acteur à part entière de ce récit, offrant le tableau saisissant des inégalités sociales et du paternalisme qui règnent à l’époque en Grande-Bretagne. Dans cette ville culturellement et intellectuellement riche, une partie de la population vit encore dans l’insalubrité et la misère. Mais le progrès est lent à venir : de nombreux membres de la bourgeoisie et de l’intelligentsia éclairée se cramponnent à leurs privilèges et leurs préjugés, et ne sont pas encore prêts à offrir aux femmes l’accès à cette profession des plus nobles au monde.
Un avion sans elle de Michel Bussi (Presses de la Cité)
Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l’identité de l’unique rescapé d’un crash d’avion, un bébé de trois mois ? Deux familles, l’une riche, l’autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée Libellule. Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l’affaire, avant d’être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête. Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu’à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante jusqu’à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu’un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ?
Le passé continu de Neel Mukherjee (Lattès)
Ritwik Gosh, 22 ans, ayant quitté sa ville natale de Calcutta après la mort de sa mère, décide de s’établir en Angleterre dans les années 1990 avec l’espoir de repartir à zéro. Mais pour cela, Ritwik doit commencer par donner un sens à son passé, et surtout exorciser les relations dévorantes qu’il a entretenues avec sa mère, et qui lui ont laissé tant de cicatrices…
Ritwik va tenter sa chance à Oxford, puis à Londres, mais peu à peu son existence se délite dans les bas-fonds incertains de la ville, là où survivent les immigrants illégaux. Pour conjurer sa solitude, il s’évade dans l’écriture, et imagine la vie d’une Anglaise établie au Bengale, Miss Gilby, qui enseigne l’anglais, la musique et les bonnes manières occidentales à l’épouse d’un notable bengali, juste avant la partition de l’Inde. Ritwik est logé chez une vieille dame de 86 ans, Anne Cameron, fragile et blessée, qui lui offre l’hospitalité en échange de soins dont elle a besoin. Une nuit, dans les environs peu sûrs de King’s Cross, Ritwik fait la rencontre du mystérieux Zafar bin Hashm, incroyablement riche, possible marchand d’armes. Ritwik pourra-t-il enfin trouver la rédemption à laquelle il aspire tant ?
Ce roman puissant, plein de compassion, écrit avec une implacable honnêteté, explore avec talent les liens qu’entretient le héros avec le réel et l’imaginaire.
Les règles du jeu d’Amor Towles (Albin Michel)
New York, fin des années 30, entre Grande Dépression et Seconde Guerre mondiale, une ville qui se réinvente chaque jour., celle des grandes comédies américaines où des héroïnes sophistiquées et sarcastiques se lancent à la conquête des beaux quartiers sur un air de Gershwin… Katey (née Katya), la narratrice, dactylo dans un cabinet juridique, dissimule soigneusement ses origines (parents immigrés, Brooklyn). Elle a 25 ans, une intelligence redoutable, des nerfs d’acier, un esprit mordant et de l’ambition à revendre. Un soir de réveillon en compagnie de sa colocataire Eve, elle croise l’aristocratique Tinker Grey, un jeune et séduisant banquier qui n’est pas insensible à son charme. Mais le destin en décidera autrement. Responsable de l’accident de voiture qui a défiguré Eve, Tinker installe la blessée dans son luxueux appartement de Central Park. Katey débute une brillante carrière aux éditions Condé Nast. Trente en plus tard, elle tombe sur deux portraits de Tinker dont on a perdu la trace, et se souvient de celui qui a changé son destin…
L’armoire des robes oubliées de Rikka Pulkkinen (Albin Michel)
Alors que sa grand-mère Elsa se meurt d’un cancer foudroyant et que tous ses proches se rassemblent pour adoucir ses derniers jours, Anna découvre que, derrière le mariage apparemment heureux de ses grands-parents, se cache un drame qui a marqué à jamais tous les membres de sa famille. Une vieille robe trouvée par hasard, et dont elle apprend qu’elle aurait appartenu à une certaine Eeva, va réveiller le passé. Cette Eeva, dont on ne lui a jamais parlé, aurait été, dans les années 60, la nourrice de sa mère. Mais Anna ne tarde pas à comprendre qu’elle a été beaucoup plus qu’une employée et que son grand-père, peintre célèbre, l’a profondément aimée.
Madame Hemingway (The Paris Wife) de Paul McLain (Buchet-Chastel)
Chicago, octobre 1920. Sur un air de jazz de la Nouvelle-Orléans, la douce Hadley Richardson, tout juste arrivée du Missouri, rencontre un garçon de vingt ans, grand, svelte, cheveux noirs et yeux noisette. Avec à la joue droite, une irresistible fossette. Il s’appelle Ernest Hemingway et fascine l’assistance par ses récits sur la Grande Guerre dont il est rentré blessé… Hadley succombe aux yeux de braise du jeune homme. Elle a vingt-huit ans, elle ignore tout du jazz mais joue Rachmaninov avec passion… Après un mariage éclair, les Hemingway, follement amoureux, embarquent le 8 décembre 1921 à bord du Leopoldina pour Paris la trépidante. Ils se retrouvent vite au coeur d’une « génération perdue » d’écrivains anglo-saxons expatriés où figurent déjà Gertrude Stein, Ezra Pound, James Joyce et Scott Fitzgerald… Rive gauche, entre l’alcool qui coule à flots et la cocaïne, la guerre des ego, les couples qui se font et se défont et la beauté des femmes, Ernest travaille à son premier roman : Le soleil se lève aussi, qui lui apportera consécration et argent. Mais à quel prix ? Hadley, la fille du Midwest, droite et fidèle à ses valeurs, saura-t-elle répondre aux exigences et aux excès de l’écrivain le plus important de sa génération ? Pourra-t-elle rester sa muse, sa complice, son épouse… surtout face à la belle Pauline Pfeiffer au corps de liane ?
- Livre en poche par Jacqueline Pétroz
(France Inter, le dimanche de 7h25 à 7h30)
L’actualité des sorties littéraires en poche… Dernièrement, j’y ai repéré :
Le voyage de Lou de M. J. Hyland (Actes Sud)
Issue d’une famille défavorisée de Sydney, Louise Connor, une adolescente de seize ans surdouée et mal dans sa peau, a la chance inespérée de pouvoir, dans le cadre d’un programme d’échanges scolaires, passer sa dernière année de lycée aux Etats-Unis, dans une banlieue aisée de Chicago. Lou compte sur ce séjour pour se réinventer et commencer une vie nouvelle. Son secret espoir est de pouvoir s’inscrire dans une université américaine, afin de ne jamais avoir à retourner en Australie. Mais Lou comprend très vite que nul ne peut faire brutalement table rase de sa personnalité et de ses angoisses quand elle se trouve confrontée à la cruelle tyrannie des lois de l’insertion sociale édictées par les Harding, sa famille d’accueil, typiquement américaine, pétrie d’une inépuisable bonne volonté doublée d’une bonne conscience confinant à la pathologie. Car, si les Harding et leurs deux beaux enfants ne ménagent pas leurs efforts, ils ont, de fait, beaucoup de mal à accepter la différence… M. J. Hyland brosse ici un portrait d’adolescente comme on en a peu lu, dénué de toute complaisance : tiraillée entre sa vulnérabilité et son agressivité, son immense besoin d’affection et son dégoût pour la médiocrité environnante ou pour sa propre maladresse, Lou est un personnage complexe dont la sensibilité suraiguë fait une narratrice brillante. Parsemé d’images lumineuses et de véritables moments de grâce, le récit sans concession de la jeune rebelle se termine sur une note douce-amère qui laisse entrevoir la possibilité, pour une créature blessée, de retrouver un peu de chaleur humaine, d’amitié ou de rêve là où elle les attend le moins.
« Dans un café, sous un abribus, dans un parc ensoleillé, ils sont des amoureux de la lecture. Ils sont des lecteurs boulimiques ou occasionnels ; libraires éditeurs, auteurs, étudiants, promeneurs solitaires. La tête prise dans un bon polar, l’esprit embarqué dans un roman fleuve, les yeux rivés sur de belles images ou des photos « choc ». A travers leurs coups de cœur du moment, se dessinent peu à peu de belles silhouettes. » (Source : France Inter)
Les séparées de Kethevane Davrichewy (S. Wespieser)
Quand s’ouvre le roman, le 10 mai 1981, Alice et Cécile ont seize ans. Trente ans plus tard, celles qui depuis l’enfance ne se quittaient pas se sont perdues.?
Alice, installée dans un café, laisse vagabonder son esprit, tentant inlassablement, au fil des réflexions et des souvenirs, de comprendre la raison de cette rupture amicale, que réactivent d’autres chagrins. Plongée dans un semi-coma, Cécile, elle, écrit dans sa tête des lettres imaginaires à Alice.?
Tissant en une double trame les décennies écoulées, les voix des deux jeunes femmes déroulent le fil de leur histoire. Depuis leur rencontre, elles ont tout partagé : leurs premiers émois amoureux, leurs familles, leur passion pour la littérature, la bande-son et les grands moments des « années Mitterrand ». Elles ont même rêvé à un avenir professionnel commun.?
Si, de cette amitié fusionnelle, Kéthévane Davrichewy excelle à évoquer les élans et la joie, si les portraits de ceux qu’Alice et Cécile ont aimés illuminent son livre, elle écrit aussi très subtilement sur la complexité des sentiments. Croisant les points de vue de ses deux narratrices, et comme à leur insu, elle laisse affleurer au fil des pages les failles, les malentendus et les secrets dont va se nourrir l’inévitable désamour.?
Car c’est tout simplement de la perte et de la fin de l’enfance qu’il s’agit dans ce roman à deux voix qui sonne si juste.
Obéir ? Se révolter ? de Valérie Gérard (Giboulées)
Les parents commandent, les enfants obéissent : dans ce cas, la relation est naturelle. Mais elle ne l’est pas ailleurs. Pourtant, les hommes obéissent à leurs patrons, aux lois, aux gouvernants : c’est ainsi que se maintient l’ordre social. Mais pourquoi obéit-on et jusqu’où faut-il aller ? Quel type d’obéissance, en société, laisse intacte la capacité de juger, sinon une obéissance réfléchie et librement consentie ? Car on peut obéir et… cesser d’obéir : quand le pouvoir est exercé contre l’intérêt général et que les lois sont injustes et nocives. Résister, c’est faire reconnaître qu’on existe. Se révolter, c’est rappeler aux gouvernements qu’ils ont besoin du consentement des peuples s’ils ne veulent pas s’enfoncer dans la tyrannie.
La page blanche de Pénélope Baugieu (Delcourt)
Une jeune femme reprend ses esprits sur un banc sans se rappeler ni de son nom ni de ce qu’elle fait là. Menant l’enquête tant bien que mal, elle tente de recouvrer la mémoire et de retrouver son identité. Mais que va-t-elle découvrir ? Un passé romanesque fait de drames et de romances ou l’existence banale d’une femme ordinaire ? Et dans ce cas, saura-t-elle devenir quelqu’un après avoir été quelconque ?
« Des classiques du répertoire de la littérature aux monologues en passant par des pièces de théâtre, Guillaume Gallienne ne s’interdit rien pour ce grand moment de lecture… » (Source : France Inter) Dernièrement, j’ai écouté deux émissions très intéressantes, dans lesquelles Guillaume Gallienne lisait des extraits des œuvres de deux écrivains qui m’attirent beaucoup :
Victor Hugo
Source : © André Gill / La Petite Lune n°44, BNF – 2012
Émission
Virginia Woolf
Source : © Radio France – 2012
Ses grands romans – Son œuvre intimiste et son journal
« Deux auteurs, une thématique, un échange. Pendant une heure, deux auteurs échangeront leur point de vue sur un auteur ou sur un sujet de la littérature qu’ils ont en commun ou qu’ils aiment. » (Source : France Inter)
Faïza Guene et Cypora Petitjean-Cerf
Source : France Inter
Émission
Kiffe kiffe demain de Faïza Guene (Livre de Poche)
Doria a quinze ans, un sens aigu de la vanne, une connaissance encyclopédique de la télé, et des rêves qui la réveillent. Elle vit seule avec sa mère dans une cité de Livry-Gargan, depuis que son père est parti un matin pour trouver au Maroc une femme plus jeune et plus féconde. Ça, chez Doria, ça s’appelle le mektoub , le destin : « Ça veut dire que, quoi que tu fasses, tu te feras couiller. » Alors autant ne pas trop penser à l’avenir et profiter du présent avec ceux qui l’aiment ou font semblant. Sa mère d’abord, femme de ménage dans un Formule 1 de Bagnolet et soleil dans sa vie. Son pote Hamoudi, un grand de la cité, qui l’a connue alors qu’elle était « haute comme une barrette de shit ». Mme Burlaud, sa psychologue, qui met des portejarretelles et sent le Parapoux. Les assistantes sociales de la mairie qui défilent chez elle, toujours parfaitement manucurées. Nabil le nul, qui lui donne des cours particuliers et en profite pour lui voler son premier baiser. Ou encore Aziz, l’épicier du Sidi Mohamed Market avec qui Doria essaie en vain de caser sa mère. Kiffe kiffe demain est d’abord une voix, celle d’une enfant des quartiers. Un roman plein de sève, d’humour et de vie.
La belle année de Cypora Petitjean-Cerf (Stock)
Tracey, onze ans, rentre en 6e. Elle vit à Saint-Denis avec sa mère, Elisabeth, enceinte et odieuse avec sa fille, et son beau-père, Takashi, un Japonais que Tracey déteste. Son père, infantilisé, n’ose pas prendre les transports en commun et occupe la majeure partie de son temps à manger des Kinder Pingui. Pour échapper à son quotidien, Tracey aime retrouver son meilleur ami Cosimo. Le temps de quatre saisons, d’une belle année, la vie de Tracey va se métamorphoser.
Roman tendre et plein de fantaisie, où s’entend toute la complexité d’une enfant qui devient adolescente, « La belle année » se déploie en scènes drôles, en personnages hauts en couleurs et en situations irrésistibles.
Le pavillon des enfants fous de Valérie Valère (Livre de Poche)
A treize ans, Valérie Valère a été internée au pavillon des enfants fous d’un grand hôpital parisien. A quinze ans, elle écrit le récit de ce séjour. Son livre n’est pas seulement une vision du monde hospitalier, des traitements pour les malades mentaux, le cri pathétique d’une adolescente de treize ans qui, un jour, a refusé toute nourriture : elle prend conscience des raisons profondes qui l’ont amenée au comportement suicidaire qu’est l’anorexie. Et son récit est avant tout l’histoire d’une guérison. tout l’histoire d’une guérison.
La bataille d’Occident d’Eric Vuillard (Actes Sud)
Car déjà le monde grésille, déjà les archiducs sont en rang, déjà quelque chose bégaye, et fabrique tout ce qu’il faut d’obus et de canons. C’est une surprise la guerre, qui se prépare. Les grands fronts se penchent et hochent. La peur épluche les fautes, repasse les plis, trépigne. On prépare son prêche. Le gril est prêt, la truelle racle le mur, on va pouvoir rompre la chair comme du pain.
« La « Librairie » reçoit des auteurs et accueille, en duplex, des libraires de 4 pays francophones pour évoquer leurs coups de coeur et les livres qui font l’actualité dans leurs pays respectifs. » (Source : France Inter)
Le sanglot de l’homme noir d’Alain Mabanckou (Fayard)
Je suis noir, et forcément ça se voit. Du coup les Noirs que je croise à Paris m’appellent « mon frère ». Le sommes nous vraiment ? Qu’ont en commun un Antillais, un Sénégalais, et un Noir né dans le Xème arrondissement, sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d’être constamment réduits ?
J’oublie évidemment la généalogie qu’ils se sont forgée, celle du malheur et de l’humiliation – traite négrière, colonisation, conditions de vie des immigrés… Car par-delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots.
Je ne conteste pas les souffrances qu’ont subies et que subissent encore les Noirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signes d’identité. Je suis né au Congo Brazzaville, j’ai étudié en France, j’enseigne désormais en Californie. Je suis noir, muni d’un passeport français et d’une carte verte. Qui suis-je ? J’aurais bien du mal à le dire. Mais je refuse de me définir par les larmes et le ressentiment.
A.M.
« Le magazine tendance de France Inter qui n’en finit pas de nous parler et de nous faire parler reçoit toutes sortes d’invités.
Le magazine tendance de France Inter qui n’en finit pas de nous parler et de nous faire parler reçoit toutes sortes d’invités. Et tous les jours les billets d’humeur décalés de Nicolas Rey et les chroniques de Pierre Langlais et Bruno Gaccio (mardi), d’Artus de Penguern (mercredi), des Kids (jeudi), de Frédéric Pommier (vendredi), ou encore d’Eva Bettan. La semaine s’ouvre avec « Paroles de militants », « L’édito » d’Hélène Jouan, « Le reportage politique » des Kids… (lundi) – et est ponctuée par un « traitement de choc » (vendredi) »
(Source : France Inter)
Second tour ou les bons sentiments d’Isabelle Monnin (JC Lattès)
Émission du 29 février 2012
« Vous étiez là pour mes vingt ans, accompagnez-moi pour mon passage à la cinquantaine. Nous ferons la fête le 5 mai 2012 à partir de 20 heures, et le lendemain, mes amis, nous GAGNERONS la présidentielle. Jipé »
5 mai 2012. Demain aura lieu le second tour de l’élection présidentielle mais ce soir, dans la fébrilité de cette attente, Jipé fête ses cinquante ans. Pour l’occasion, il a invité les amis de ses vingt ans, ceux avec qui il fêta aussi la victoire de François Mitterrand le 10 mai 1981. Parmi les hôtes excités par l’enjeu électoral, Pierre et Jeanne. Ils ne se sont pas vus depuis trente ans mais n’ont rien oublié de l’amour qui les avait fait trembler alors. Pierre a été photographe de guerre, il a arpenté la planète comme on erre, pour fuir une famille en morceaux et le souvenir entêtant de Jeanne. Jeanne, la voilà, prisonnière de ses choix de jeunesse et d’un mariage à qui elle a abandonné ses rêves de jeune fille engagée. Tous deux à vingt ans pensaient enchanter le monde. Ils ont cinquante ans déjà et les désillusions parsèment leurs chemins. Lorsque l’aube se lèvera sur une journée où le cours de l’histoire peut changer, auront-ils réussi à renouer avec l’espoir et le romantisme de leur jeunesse ? Ou sont-ils condamnés, à l’image de leur génération, à n’être que les orphelins honteux de ce que les cyniques appellent leurs « bons sentiments » ?
Second tour est un roman politique et un roman d’amour, à moins que ce ne soit l’inverse.
- On aura tout vu par Christine Masson et Laurent Delmas
(France Inter, le samedi de 10h à 11h)
« Magazine prescripteur qui fait le tour de l’actualité du cinéma, « On aura tout vu » signale et souligne les événements forts de la semaine, les sorties à ne pas manquer, commentées et racontées par ceux qui font l’actualité. » (Source : France Inter)
Dernièrement, cette émission très complète sur l’actualité cinématographique m’a donné envie de découvrir les films suivants :
La terre outragée de Michale Boganim
Fiche Allociné
L’exercice de l’État de Pierre Schoeller
Fiche Allociné
La guerre est déclarée de Valérie Donzelli
Fiche Allociné
Mains brunes sur la ville de Bernard Richard
Fiche Allociné
Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot
Fiche Allociné
inspiré du livre Les Adieux à la reine de Chantal Thomas
Fiche
1810 ; Vienne est une ville ruinée et humiliée par le passage et la victoire de Napoléon. Agathe, ancienne lectrice de Marie-Antoinette, se souvient des derniers jours de la reine à Versailles après la prise de la Bastille, et particulièrement de ce jour où la famille royale s’est enfuie. Avec une écriture fébrile et minutieuse, elle restitue le faste de la Cour, savamment orchestré par cette reine si controversée.
38 témoins de Lucas Belvaux
Fiche Allociné
Elena d’Andrei Zviaguintsev
Fiche Allociné
Oslo, 31 Août de Joachim von Trier
Fiche Allociné
Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin
Fiche Allociné
My week with Marilyn de Simon Curtis
Fiche Allociné
- On va déguster par François-Régis Gaudry
(France Inter, le dimanche de 11h à 12h)
« «On va déguster», c’est l’émission hebdo qui sort les crocs et passe au grill toute l’actualité de la gastronomie et qui revient cet été. «On va déguster», l’émission hebdo qui passe au grill toute l’actualité de la gastronomie. En compagnie d’Elvira Masson, chroniqueuse tout terrain et Dominique Hutin, chroniqueur vins, François-Régis Gaudry reçoit chaque semaine des chefs, des pâtissiers, des artisans de bouche, des producteurs autour d’un thème gourmand. » (Source : France Inter)
N »hésitez pas à aller sur la page internet de chaque émission, de nombreuses recettes et idées culinaires vous attendent (restaurants, livres, vins, liens…).
Émission du 22/04/12 Spéciale Eric Fréchon
A partager d’Eric Fréchon et Clarisse Ferreres (SOLAR)
(A paraître le 26/04/12)
Émission du 15/04/12 Spéciale Saumon
Too saumon de Jacques Le Divellec (La Martinière)
Émission du 18/03/12 Spéciale Japon (depuis le Salon du Livre)
Le Livre de la vraie cuisine japonaise de Wataru Kawahara, Hiromitsu Nozaki,
Koichiro Goto, Hiroshi Pukuda… (Chêne)
Émission du 25/03/12 Spéciale crêpes
Goûter les crêpes et galettes de Bertrand Denis
- Cercle Polar par Christine Ferniot et Michel Abescat
(Télérama)
Comme son nom l’indique, ce podcast est consacré aux livres policiers (genre que je lis peu mais qui me réserve toujours de très bonnes surprises…). Dernièrement, quelques émissions passionnantes :
Entretien avec l’écrivain islandais Arnaldur Indridason
Émission sur les sorties poches… J’y ai pioché les idées suivantes :
Le retour de Jim Lamar de Lionel Salaün
Émission
Jim Lamar ? « Quand je dis que c’est pas lui, je veux dire que c’est plus lui. » Voici le commentaire qui accueille après treize ans d’absence le revenant, le rescapé de la guerre du Vietnam. Un pays dont on se soucie peu ici à Stanford : l’interminable Mekong est si loin du boueux Mississippi… Et le retour tardif de Jim – Saigon a été abandonné depuis de longues années par les troupes américaines – n’est plus souhaité par personne. Son intention de se réapproprier la ferme familiale, objet de toutes les convoitises, et ses manières d’ermite dérangent tout le monde. Tout le monde, à l’exception du jeune Billy qui, en regardant et en écoutant Jim le temps d’un été, va en apprendre bien plus sur les hommes que durant les treize années de sa courte existence.
Et devant moi le monde de Joyce Maynard
Émission
En 1972, le New York Times Magazine publie l’article d’une étudiante, Joyce Maynard, sur sa génération. Succès. La jeune femme est repérée par J-D Salinger, de trente-cinq ans son aîné. Séduite par l’auteur énigmatique de L’Attrape-coeurs, elle s’enferme avec lui dans une relation aussi brève que destructrice. Vingt-cinq ans après, celle qui est devenue écrivain tente d’exorciser son histoire.
Voilà, c’est fini (si vous êtes encore là). Bon promis, le prochain numéro de ces p’tits papiers radiophoniques sera normalement plus restreint..